Nous sommes au début de la Rue de l’Observance avec ses “Petits Enfers” des moulins de la rue des Ouillères en “provençal-dracénois, des Olivettes”.
Depuis 500 ans, le quartier est le cœur industriel de la ville. On y dénombre jusqu’à 85 industries différentes : les métiers de la transformation et de l’emploi des laines, des cuirs : blanqueries (blanchiment du cuir), mégisseries (travail des petites peaux : moutons, chèvres), les teintureries, coutelleries, taillanderies (confection des outils tranchants), draperies, carderies (fabrique d’étoffes).
Et de nombreux moulins à farine, à huile, à tan, à Recense, à foulon.
Ils étaient 85...
Durant des siècles une multitude d’industries et de métiers vont faire battre le cœur de la ville.
Une délibération du conseil de la commune de 1835 établit une liste de 85 moulins et autant d’industries différentes.
Au Moyen Âge ils sont encore plus nombreux, représentant une grande variété de métiers. Principalement l’artisanat de la transformation et de l’emploi des laines, ceux du traitement des cuirs : blanquerie , blanchiment du cuir, mégisserie qui est le tannage des petites peaux (moutons, chèvres) mais aussi les teintureries, les coutelleries, les taillanderies spécialisées dans la confection des outils tranchants), les draperies et les carderies qui sont des fabriques d’étoffe.
Les moulins vont suppléer à l’activité de ces artisans grâce à leur force hydraulique captée dans le canal des moulins. Plusieurs types de moulins vont se développer à Draguignan : moulins à farine, à huile (pressage de l’huile d’olive), à tan (broyage de l’écorce des arbres qui sert au tannage des peaux), à recense (extraction des huiles pour l’industrie), à foulon (pour battre la laine).
Nous trouvons des écrits mentionnant les moulins de Draguignan à Portaiguières dès 1294, de
la Foux en 1297 (le “Blanc” et le “Marseillais”), le moulin de Gapesse en 1372, les moulins de la Garrigue en 1381.
La spécification “moulin à huile” apparaît pour la première fois en 1414 pour ceux du quartier de Portaiguières.
Les métiers typiques
Autrefois l’artisan était à l’origine de toutes les productions.
C’est tout un peuple d’artisan: tanneurs, mouliniers, couteliers, drapiers, qui s’affaire durant les siècles sur le chemin de l’eau du canal des moulins développant ainsi des techniques originales et inventant des métiers aujourd’hui disparus.
Parmi les métiers typiques que Draguignan a compté, parmi les plus singuliers, nous trouvons les artisans pinchiniers qui sont des faiseurs de peignes de buis. L’industrie des pinchiniers favorisée grâce à la culture du chanvre alors assez répandue, utilisait l’eau du canal pour le fonctionnement de leurs machines, telles que les scies hydrauliques. Les pinchiniers étaient à la fois peigneurs, fabricants de peignes à carder la laine et de peignes en bois pour les cheveux.
Ils produisent Le peigne de Draguignan.
Lorsque la ville recevait une dame de haut lignage, il était de bon goût de lui offrir un cadeau sorti des ateliers dracénois. Sous la période de la Restauration (1814-1830) ces peignes de renom étaient encore présentés sur les étalages des boutiques parisiennes.
Un autre artisan typique c’est le taillandier. C’est un forgeron qui exploite souvent la force hydraulique des moulins à eaux pour “repasser” la taillanderie. C’est un spécialiste qui confectionne toute les sortes d’outils tranchants pour les bouchers ou coupants comme les serpes pour les agriculteurs et les viticulteurs.
La cartographie des industries